Depuis quelques années, les conditions de travail évoluent pour notre métier où la relation soigné-soignant est au cœur de nos traitements.

D’une relation de confiance adoptée comme pivot du dialogue thérapeutique depuis la nuit des temps, se mettent en place des dérives préjudiciables à la mise en danger que représentera toujours l’ouverture à l’autre.

Danger pour le praticien quand il s’agit du dire vrai.

Danger pour le praticien dans ses pratiques techniques où la moindre erreur peut se transformer en recherche de fautes et de responsabilités pour obtenir réparations.

Danger pour le malade qui accepte de se mettre à nu (pour la kinésithérapie, le terme est à prendre au premier et au second degré).

Danger pour le malade que de réfléchir à l’articulation d’un symptôme avec ses choix de vie et sa personnalité.

Ainsi, on voit des gens réclamer des dommages intérêts pour des lésions légères et passagères en électrothérapie.

Ainsi, on voit des gens reprocher des gestes équivoques de la part du praticien alors même que ce sont des gestes de soins.

Ainsi, on voit des gens porter plainte pour la prise en charge de leurs enfants, bien qu’ils les aient laissés seuls dans le cabinet de kinésithérapie.

Comme il y a des maladies dites opportunistes, il existe des malades, en relation opportuniste, qui souhaitent utiliser le système de soins à des fins de profit personnel.

Cela va, de la surconsommation médicale, jusqu’au bout de la chaîne, à la mise en cause du praticien.

 

En tant que responsable professionnel notre action de mise en garde doit suivre deux axes :

1. La mise à niveau de l’ensemble de la profession pour qu’elle soit irréprochable dans son travail et dans son image.

2. La mise en garde des confrères face à ces nouvelles dérives, où les premiers touchés, sont ceux qui se livrent sans défense dans la relation de confiance avec honnêteté, en évitant la vigilance parce qu’ils pensent que c’est un écran entre le soigné et le soignant.

En ce qui concerne les enfants, dans le climat actuel où la pédophilie si elle est une tare horrible est aussi utilisée à l’inverse en mensonge pour nuire, il faut impérativement suivre un conseil simple : ne jamais prendre un enfant seul en traitement sans exiger la présence effective des parents.

Les déviances américaines procédurales nous guettent, les chirurgiens sont déjà surchargés par les recours en justice, nous sommes dans une moindre mesure pour notre profession à l’orée de cette nouvelle donne.

Il faudra beaucoup d’années pour que le public s’aperçoive de la perte de l’indispensable et essentielle relation de confiance médicale envolée dans les contraintes juridico administratives.

Il faudra qu’au fond du cœur naisse la nostalgie de ces relations fortes, rapportées comme un mythe et racontées comme une histoire, qui n’était autre que la rencontre de deux hommes à vrai dire.

En attendant nous avons et aurons une profession à risques.

Le conseil de l’Ordre se doit d’être présent dans cette nouvelle problématique
et doit avertir ses confrères que la non inscription au Tableau est un facteur de risques supplémentaires dans la mesure où l’assurance responsabilité civile professionnelle se retrancherait sur l’aspect non licite de l’exercice pour ne pas intervenir.

Alors, de grâce ne cumulez pas les difficultés et restez assuré en exerçant de plein droit et en toute légalité.